La biennale du son

Inauguration de la biennale

17 janvier à 11h

À 11 h le 17 janvier, pendant 5 minutes, toutes les cloches réparties dans la ville depuis les clochers vont sonner en même temps, à toute volée, comme pour une grande célébration, afin de donner le signal officiel du lancement de la quatrième édition de la biennale internationale du son.

Parce que le son est bien plus qu’une simple vibration permanente de l’air. Il inscrit en nous une trace vivante, une mémoire en mouvement, une empreinte invisible qui traverse et les âges et les cultures. Chaque particule sonore engendre une résonance, un écho entre son émission et sa disparition, relie deux instants tel un dialogue entre le passé et l’avenir, l’individuel et le collectif, le perceptible et l’inouïe.

Dans un monde saturé de bruits, entre le tumulte des villes et le calme sonore profond des campagnes, quelles empreintes sonores restent ancrées dans notre mémoire ? Comment les sons et leurs résonances s’appliquent-ils à nous faire percevoir le monde actuel ?

Pour sa quatrième édition en 2026, la Biennale internationale du son au Mans propose de relever les traces enfouies dans la mémoire auditive en interrogeant les résonances, en questionnant la manière dont les sons d’hier influencent notre écoute d’aujourd’hui et façonnent un imaginaire à venir. Concerts, installations sonores, cinéma, ateliers de découverte pour le jeune public, colloques, expositions et créations art science en lien avec les dernières recherches scientifiques, cette Biennale se déplie sur tout le territoire Manceau comme autant de propositions.

Le son du métal frappé résonne depuis l’âge du bronze, il y a 4 000 ans. Le son des cloches s’en souvient et continue de porter sa mémoire jusqu’à nous. Qu’elles soient anciennes, actuelles, sacrées ou profanes, les cloches sont disséminées tout au long de la programmation en de singulières et nombreuses propositions originales, telle l’installation Silent Echoes que l’artiste Bill Fontana, parrain de cette Biennale, propose de réactiver sur l’Esplanade des Jacobins pour écouter la ville à travers la résonance des cloches de Fontevraud spécialement déplacées dans les jardins de la cathédrale Saint-Julien pour cette installation sonore.  

Placée sous le thème des « résonances », cette Biennale est l’occasion de réaliser pleinement la rencontre et la relation vivante et ouverte à l’autre, avec les cultures qui nous lient au monde et plus particulièrement avec celle du Québec, à la fois proche et lointaine dont nous partageons la langue et l’histoire, dans le dynamisme et la vitalité qui animent la création sonore contemporaine et sous des formes les plus diverses et inventives.         

Cette biennale conçue comme un laboratoire de création pour les artistes et les penseurs du son est une invitation à explorer la profondeur du monde audible et leurs résonances futures : l’impact des intelligences artificielles sur la création sonore, la transformation des écoutes à l’ère numérique, du podcast et du streaming, ou encore la façon dont les artistes imaginent et inventent de nouveaux paysages sonores, naturels ou technologiques.

Le son est la première mémoire en nous, le premier sens qui s’éveille avant même notre naissance. L’idée de « résonances » est avant tout une expérience sensorielle et émotionnelle, elle invite chacun à redécouvrir le son sous un angle inédit pour l’appréhender, l’expérimenter, le partager, le vivre autrement.

Cette manifestation invite à l’écoute profonde, à la rencontre, au temps suspendu, à des moments privilégiés où le son retrouvera toute sa force évocatrice et poétique. Jusqu’au silence qui résonne en nous ?

Que devient un son lorsqu’il disparaît ? Comment sa vibration traverse-t-elle le temps et l’espace ? Quelles sonorités émergent déjà, sans que nous en ayons conscience ? Autant de questions qui guident cette Biennale unique, au cœur des résonances multiples, consonantes ou dissonantes qui traversent notre monde.

Philippe Langlois, commissaire général